Cette expression est considérée un OXYMORE,
Le terme oxymoron provient du grec ὀξύμωρος :oxumôron (de ὀξύς :oxus « aigu, pénétrant » et μωρός : môros, « émoussé, sot »).
Paradoxisme est synonyme d'oxymore.
Si certains oxymores ont été imaginés pour attirer l'attention du lecteur ou de l'auditeur, d'autres le sont pour créer une catégorie verbale décrivant une réalité qui ne possède pas de nom spécifique. Ce sont les oxymores discrets : étant entrés dans le langage courant, ils sont peu remarqués en tant que tels.
Ainsi les noms composés tels que clair-obscur (de l'italien chiaro oscuro) ou aigre-doux, doux-amer, sont des oxymores.
Les baroques affectionnaient l'oxymore car il pouvait répondre à leur recherche : la rencontre des contraires.
Exemples:
« Dévorant les azurs verts » (Arthur Rimbaud, Le Bateau ivre)
Les « splendeurs invisibles » (Arthur Rimbaud)
« dans le frais cresson bleu » (Arthur Rimbaud, le dormeur du val)
« La terre est bleue comme une orange » (Paul Éluard)
« Je la comparerais à un soleil noir, si l'on pouvait concevoir un astre noir versant la lumière et le bonheur », Baudelaire
« à la clarté sombre des réverbères » (Charles Baudelaire, Les Paradis artificiels)
« Cette "obscure clarté" qui tombe des étoiles» (Pierre Corneille, Le Cid)
Jeune vieillard. (Molière, Le Malade imaginaire)
"Micromégas" (Voltaire)
Un affreux « soleil noir d'où rayonne la nuit. » (Victor Hugo)
« Je sais que c'est la coutume / D'adorer ces nains géants. », Victor Hugo
"Cette petite grande âme venait de s'envoler" (Victor Hugo, Les Misérables, mort de Gavroche)
"Ridés et non vieillis,..." (V. Hugo ; Soleil couchant, extrait de "Les feuilles d'automne")
Les « fous normaux » (Pierre Desproges)
Un merveilleux malheur, ouvrage de Boris Cyrulnik
"Le Journal Intime Collectif" dit "le JIC" (Association Vinaigre)
« Définitivement inachevé » (Marcel Duchamp, à propos de son Grand Verre)
« Hâtez-vous lentement » (Nicolas Boileau, L'art poétique)
de même, « Elle part, elle s'évertue ; / Elle se hâte avec lenteur. » (Jean de La Fontaine, Le lièvre et la tortue)
« Un silence assourdissant » (Albert Camus, La chute)
« Une sublime horreur » (Honoré de Balzac, Le Colonel Chabert
« L'homme que vous adorerez détester » (Surnom de l'acteur Erich von Stroheim, interprète de rôles de méchants